2 500km² de béton. Des grandes artères aux ruelles sombres, rien n’échappe à l’œil métallique des caméras de surveillance. Des rumeurs avancent même que certaines maisons et certains appartements en sont équipées. Le gouvernement ne recule devant rien pour contrôler ses citoyens. Les rues grouillantes de militaires, armés et protégés jusqu’aux dents simplement pour faire passer quelques contrôles de routine. Du moins en apparence. Parfois, il arrive que quelqu’un se fasse emporter pour être interrogé et qu’il ne revienne jamais.
C’est le quotidien des habitants, sans cesse observés, obligés de décliner leur identité, parqués dans des quartiers en fonction de l’épaisseur de leur portefeuille

La Souveraine n’est pas plus technologiquement avancée que les autres villes du globe mais elle semble beaucoup plus urbaine, sans banlieue ni campagne, cerclée par une frontière sous haute surveillance, les sorties uniquement possibles aux postes de gardes.

Impossible de rentrer sans autorisation, impossible de sortir sans autorisation, ces dernières uniquement délivrées par le Gouvernement lui-même pour quelques rares motifs triés sur le volet.

La Souveraine est une ville riche, prospère, on s’y installe pour les affaires ou pour y rejoint des proches, persuadé de pouvoir y survivre, de n’avoir rien à cacher. Certains y parviennent, d’autres échouent et finissent par tenter de traverser la frontière en échappant au regard des gardes et surtout, à celui des caméras.
Mais à ce jour, personne n’est parvenu à la franchir illégalement. Ou alors peut-être une seule, rentrée dans l’histoire depuis tellement longtemps que même les habitants ne sont plus sûrs de si elle a vraiment existé ou si ce n’est qu’une légende inventée de toute pièce.