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Topic Commun - Le Roi est mort, longue vie à La Souveraine

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La Souveraine
La Souveraine
Âge : Né en 1955, des entrailles bétonnées de La Souveraine, essence même de la ville, esprit même de la ville.
Occupation : Compte admin
Feat : Personne
Crédits : Lunpand
Messages : 107
Compte Administrateur

Le Roi est mort


Longue vie à la Souveraine





Il y avait quelque chose de spécial dans l’air ce jour là. Le soleil était déjà levé depuis longtemps mais le jour n'était pas. Pas de jour sans Bartholus.

Pas assez pour être sans danger, pas assez pour pouvoir se cacher dans la lumière. L’air était épais, tellement qu’on aurait pu le découper au couteau et paradoxalement, la température avait chuté dans la nuit, ne restait de l'été qu’une humidité poisseuse et crasse, vestiges de la chaleur de la saison précédente.

43ans que le premier président à vie de La Souveraine était mort. 43ans que la ville était contrainte de pleurer sa mort tous les jours de l'année et spécialement le 8 novembre. Une cérémonie organisée en grandes pompes, une minute de silence imposée et surtout Lazare qui faisait une apparition pour clamer un discours à la gloire de feu, son père. Tout le monde qui l'écoutait, toutes les chaines de télé et tous les canaux de radios qui arrêtaient leurs programmes spécialement pour rediffuser le discours. Seules quelques radios clandestines qui faisaient un pied de nez à la soi-disant démocratie et se prenaient la permission de diffuser autre chose.

Que les habitants aient envie de célébrer l'anniversaire la mort de Bartholus ou pas, Lazare n'en avait cure et le Conseil s'en moquait bien également. La cérémonie était obligatoire et durerait toute la journée et une partie de la nuit. Il ne faisait pas bon de s'amuser ce jour là. Paranoïa de Lazare croyant dur comme fer que toute la population devait souffrir avec lui et montrer compassion et empathie.

La milice était déployée, surtout dans les bas quartiers. La Haute Ville profitait de la présence de la police, chargée de faire sécurité pendant l'évènement. Comme d'habitude, on attendait de nombreux débordements de la part de la Milice qui allait pouvoir en profiter pour faire plusieurs descentes aux Bas Quartiers et arrêter des innocents qui ne seraient "pas assez tristes" pour le jour.
 

Topic commun

Vous pouvez poster avec n'importe lequel de vos personnages, veuillez néanmoins attendre deux réponses avant de poster un nouveau post. Vous êtes libres de choisir la manière dont vos personnages agissent pendant cette journée de deuil. Néanmoins, n'oubliez pas que le concept de liberté est très flou pour la plupart des habitants et surtout pour les forces de l'ordre et que chaque acte aura des conséquences.
Si vous avez des questions n'hésitez pas à mp un membre du staff ! Et bien évidemment, le plus important: amusez-vous !
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La même nuit tombe sur tout le monde au même moment. Tout du moins, c'est ce que laisse croire le vent chagrin universel qui souffle entre les jambes des pauvres hères qui foulent plus ou moins volontairement les rues adjacentes à sa boutique. Son visage de cire rend ses émotions illisibles : néanmoins, il faudrait être bien mal avisé pour penser ne serait-ce qu'une seule seconde qu'il est épanoui. De grands yeux caves scrutent la cérémonie avec une diligence que lui a inspirée son patron : son modèle d'ascension sociale. Il ne pense rien, ne montre rien, ne serait presque rien, transparent, un de plus, un de moins, hors du temps, hors de l'espace : il existe en dehors du discours, mais cela ne l'empêche pas de s'y empêtrer. Il se cherche dans le roman déployé, mais peut-être tourne t-il les pages trop vite, peut-être analyse t-il mal le sous-texte.

Pour parler honnêtement, c'est plutôt qu'il s'en fout royalement. Cela fait un jour et le silence lui manque déjà.

- Pardon ?

Quelqu'un semble lui parler depuis la fenêtre (ouverte, pour l'occasion) à moins que ce ne soit dans la boutique. Il n'en sait rien, il était tellement ailleurs qu'il lui est douloureux de devoir atterrir à la Souveraine.

hors-rp : Voilà, j'inaugure et je lance Ruben, si ça intéresse quelqu'un de venir l'embêter Topic Commun - Le Roi est mort, longue vie à La Souveraine 304610384
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longue vie à la souveraine
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Huit novembre de la soixante-sixième année de l’expérience sociale orchestrée par les grandes puissances mondiales de cette bonne vieille Terre. Au menu du jour, la commémoration du quarante-troisième anniversaire de la mort de l’un des pères fondateurs de la ville mère, la très chère et très austère Souveraine. Fidèles à elleux-mêmes, les scientifiques chargé‧e‧s de ce projet d’envergure n’y sont pas allé‧e‧s de main morte pour les funestes festivités déployées pour l’occasion. Dans chaque commerce, le discours du fils prodige répété en boucle, comme un disque rayé; à chaque coin de rue, des affiches monochromes à l’effigie du fondateur entre guillemets parti trop tôt. Où qu’on aille, pas moyen de fuir le regard brasillé d’orgueil de feu Bartholus.

Ses semelles usées se traînent sur le béton, tandis que son squelette délabré s’appuie de temps à autre sur sa canne par pur réflexe, comme une machine bien huilée. Seule une grimace évanescente trahit la douleur qu’il ressent dans sa jambe gauche, sa blessure de guerre comme il s’amuse à l’appeler. Et il claudique comme ça, un pas à la fois, espère avoir le temps de s’acheter des cigarettes avant que ça ferme.
Non loin de lui, des applaudissements, des sifflements. Il lève la tête. Des fanatiques à la solde du gouvernement, sans aucun doute, en train de regarder le fameux discours à la télévision, le moniteur installé exprès pour l’occasion derrière une vitre scellée à clé. Ça vénère Bartholus. Ça encense Lazarus. Ça idolâtre la place du 8 novembre. Bien sûr. Le vieillard détourne le regard. Vaut mieux ne pas attirer leur attention. Une fois la rue traversée, il se met à marmonner, presque sans s’en rendre compte : « Quand j’étais jeune, on ne disait pas la place du 8 novembre, on disait la place du salut. Ça avait plus de gueule, faut bien l’avouer. Mais bon, il fallait bien souligner sa mort d’une façon ou d’une autre, pas vrai? Seulement, pourquoi un nom pareil? »
Une voix le tire soudain de son monologue. Il s’arrête, lève la tête. Derrière une fenêtre ouverte, un jeune freluquet le dévisage. Aldous secoue la tête. « Non, rien. Je me parlais à moi-même, c’est tout. » Comme d'habitude, aurait sans vergogne rétorqué son ancien colocataire. Il avise soudain une chaise à l’entrée de la maison de couture. « Je peux m’asseoir là deux minutes? J’ai mal à la jambe. » Sans attendre de réponse, il se laisse tomber sur la chaise avec un soupir. « Dites, il commence à faire froid ces temps-ci, l’hiver sera bientôt là. Pourquoi avoir laissé la fenêtre ouverte? Vous voulez que vos client‧e‧s attrapent un vilain rhume? À moins que ce ne soit pour mieux profiter des… festivités de la journée? » Un sourire mi-figue mi-raisin apparaît sur son visage crevassé par les rides.

Spoiler:
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L'hypocrisie fulmine les esprits muselés, enivre les endoctrinés, alimente les muscles des rebelles. L'air se rafraîchit d'une soumission glaciale, soumission aux ordres dictés sur chaque périphérique multimédia de citoyens domptés. Cérémonie qu'il déteste mais qu'il apprécie critiquer en n'oubliant point d'épicer son article de haine justifiée à l'égard du système. Un jour de plus qu'il passait vivant, libre, mais non serein. Un jour de plus à immortaliser davantage les odieux actes commis à l'aide d'un sésame qui embrasse son cou.

Lazarus, Bartholus. Deux monstruosités prononcées à chaque coin de rue, affichées à chaque lampadaire ou affichage publique, deux ennemis scandés d'une ferveur maladive par des citoyens à l'âme encagée. Il en vomirait presque, notre James. Sa seule envie irrésistible, alors qu'il râclait ses baskets noircies par la boue sur le bitume glacial, était d'éteindre tout ces postes de radio, d'arracher ces affiches photographiées par tous, et de scander haut et fort qu'il était temps de se réveiller. Mais l'intelligence fondait les meilleures stratégies. S'opposer subtilement pour vivre sur la durée.

Festivités, venait de prononcer l'homme assis sur une chaise à l'entrée d'une boutique. Festivités ? Le mot trottait dans la caboche d'un James à présent attentif à l'individu. Le festin d'un mort pourrait, tout naturellement, être le prochain titre de son article critique sur cette journée de commémoration. "Car vous appelez ça des festivités, vous ?" Interrogation qui lui sert d'introduction, d'une approche pour tâter le terrain. Le sourcil se lève alors que les mains cachent leur peau rougie par le froid dans les chaudes poches d'un jean délavé. "C'est un terme original pour décrire cette journée." L'épaule prend appui sur le rebord de la fenêtre, les yeux tentent d'apercevoir les contours d'une boutique bien éclairée. "Vous êtes bien les deux premiers que je ne vois pas derrière leur écran ou leur poste de radio."

La critique titille sa langue, dessine les fondations d'un jugement travaillé. L'ironie, comme arme secrète.
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On était au cœur de l'automne et pourtant, Ruben pouvait sentir des boucles moites couler sur sa nuque. La boutique était surchauffée, étouffante, une véritable étuve où il était surprenant qu'aucun arrêt cardiaque ne vienne en perturber l'obscène tranquillité. A l'instant, il avait oublié les potentielles remontrances du tyran : l'air était frais et ravivait une volonté enfouie dans le cœur de Ruben. Dans cette chaleur, il aurait pu s'endormir. Tout, plutôt que d'écouter ce discours creux, mais gluant, qui laissait une trace invisible sur tout ceux qui avaient le malheur de l'écouter. Sa mère disait toujours qu'il ne saurait jamais différencier la conviction de la propagande, Ruben rétorquait qu'il n'avait qu'à discuter avec son propre père. Mais son propre père était fou, enfin, c'était ce que chuchotaient les voisins, lorsqu'ils croyaient que les Tanoh n'étaient pas dans les parages.

Et l'homme au faciès taillé dans un arbre crevé, il est fou, lui aussi ?

Ruben a un faible pour les âmes errantes et ceux qui discourent sans public, il le laisse donc s'asseoir, sans songer une seule seconde que ça risquait de faire fuir le chaland.

- Eh bien, s'ils attrapent un rhume, ils achèteront un manteau, non ? glisse t-il à l'adresse du vieillard, s'emparant du premier degré et l'imposant comme son hymne personnel. Vous discutez souvent avec vous-même ? Le débat doit être répétitif.

Il aurait pu penser que l'étrangeté de leur conversation ne sauterait aux yeux de personne et pourtant, une troisième personne vient aussitôt se greffer à leur parodie en huit-clos.

C'était un peu trop pour lui et il ne peut s'empêcher de dévisager avec des yeux ronds l'individu qui vient tout juste d'immiscer dans leur petit baratin.

- C'est vrai. Mon patron a remarqué que le chagrin général semble augmenter les ventes, mais cette année, ça ne prend pas. Sans vouloir vous vexer, je ne suis pas sûr que vous portiez des costumes à 5000 dollars... Il esquisse un sourire, élargissant ce visage tout en langueur. Mais je peux allumer la radio, si vous le souhaitez. Et enfiler un vêtement noir.

Son père veillait les morts mais ici, il n'y avait aucun corps à garder. Juste un souvenir qui n'était pas vraiment le sien.
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