Il avait fier allure Lazare, président à vie de La Souveraine, tellement imbu de lui-même qu’il aurait facilement pu penser avoir été choisi par la volonté de Dieu en personne, si seulement il y croyait. Lazare ne croyait pas en la religion. L’idée de l’existence de quelqu’un qui aurait pu être plus puissant que lui ne lui plaisait pas.
45ans et toute ses dents. Pas une perdue au Sacre, il n’avait jamais eu à participer, bien au chaud à la tête de la ville parce que son père y avait été confortable pendant une bonne partie de sa vie. C’était d’ailleurs son idée au paternel, le Conseil, pour éviter que les foules ne se déchaînent trop, un semblant de démocratie ou du moins un semblant de choix, quelque chose pour calmer le peuple.


Parti unique, affiches à la gloire de Lazare à tous les coins de rues, suppression des élections, répressions violentes de la Résistance, interdiction de sortir de la ville sans autorisation, interdiction de rentrer dans la ville sans autorisation, interdiction à la vie privée, autarcie totale, mépris des pauvres, criminalité importante, délation, répression militaire quotidienne, explosion des objets de contrebandes, justice corrompue



La Souveraine est divisée en deux : La Haute ville et les Bas Quartiers :
Les habitants de la Haute ville sont sans grandes surprises les plus riches. Des maisons, des appartements immenses, des manoirs des domestiques, certains plus modérés ont tout le confort dont ils ont besoin mais d’autres encore valsent entre leurs propriétés immobilières, tyrannisant leurs chauffeurs et leurs cuisiniers pour que tout soit prêt à leur arrivée dans leur résidence principale. Ils ont l’autorisation de sortir après 17h et les caméras de sécurité semblent presque heureuse de regarder de l’autre côté quand ils enfreignent la loi. De toute façon, la loi est toujours en leur faveur…
Les habitants des Bas Quartiers sont les grands perdants à la loterie de la vie. Plus pauvres, moins fortunés, plus souvent visés par les descentes de police et les perquisitions.



Plus discrètes que les affiches de propagande mais tout aussi présentes, des caméras de surveillance épient faits et gestes des citoyens. Leurs enregistrements sont régulièrement utilisées pour dénier des aides, justifier des répressions violentes mais rarement pour administrer la justice. Lazare aime dire que ses caméras assurent la sécurité de la ville, mais la sécurité de qui exactement ?