(tw) addiction à la cigarette, violence, sang, mention d'idées suicidaires
Âge et date de naissance
Les phalanges rissolées de nicotine, il traîne depuis soixante-six ans sa puante et morose carcasse, vaine et vétuste épave échouée par un cruel hasard sur les prémices de la métropole de béton par un morne et défunt matin d’avril.
soixante-six ans, né le 4 avril 1955Surnom
Point de sobriquet, auguste ou risible, pour cet ermite urbain, sinon à l’occasion le simple emploi de son patronyme.
pas de surnom particulierOrientation sexuelle
Vacuité sentimentale et insensible sépulture du plus loin qu’il se souvienne. Seules comptent pour lui ses amours platoniques, rares mais non moins essentielles, le point de gravité autour duquel gravite son existence entière.
asexuel, aromantiqueStatut civil
Le gîte s’éteint de toute chaleur humaine le soir venu et dans les draps rances et exilés se recroqueville son corps crevassé, les yeux révulsés par un cauchemar saturnien, divin châtiment.
vieux garçonQuartier d'habitation
À chaque coin de rue, la reine mère promet égide et quiétude, entre les regards insomniaques des caméras et les cortèges sans fin de bêtes bien dressées. En arrière-plan, les gratte-ciel muets et marmoréens, comme des dieux zieutant leurs pantins de chair et de sang.
la ville hauteMétier
Jeunesse souillée par les cris barbares et les coups de poings morbides jusqu’à la blessure de trop, celle qui le condamne à boiter et devenir, pour gagner sa pitance, le cerbère de vestiges rares et oiseux, rien de moins que les cadavres d’une époque surannée. Le soir, il rédige sous un pseudonyme des articles au style méandreux et tarabiscoté pour un journal clandestin afin de convaincre la plèbe du bien-fondé de ses théories, que d’aucuns qualifient non sans dérision d’ineptes et saugrenues.
ancien participant au sacre, actuellement antiquaire et rédacteur pour un journal clandestin Groupe
Opponents.
Faceclaim
Willem Dafoe.
one Genèse dans la prison de béton, parmi les froides murailles et les sinistres chiens de la reine mère. Un individu parmi tant d’autres, un vulgaire pion sur l’échiquier. Le rejeton de cobayes volontaires, leurs cœurs bouffis d’espoir vis-à-vis d’un avenir nouveau, révolutionnaire.
two Baptême sanglant dans l’arène, la gloire éphémère entre les doigts, la poussée d’adrénaline dans les tripes. Assaut contre assaut, riposte contre riposte, qu’importe l’inévitable défaite à l’issue de la joute. Et puis, la chute fatale, irrévocable condamnation publique. Sa jambe cède sous lui au moment où il ne s’y attend point, sous les regards monstrueux de la plèbe rassemblée en ce jour faste. Il ne s’en remet pas, de cette humiliation, pas vraiment. Il claudique désormais sur le pavé brillant de la cité grise, sa canne comme le glas de sa piètre existence. Ectoplasme vivant suscitant la pitié dans les regards de ses semblables. Le guerrier tombé au combat reprend l’affaire familiale à contrecœur, parce qu’il faut bien vivre. Il devient le gardien d’objets insolites et anachroniques dans l’attente, peut-être, de mieux.
three Par un pur et parfait caprice de l’existence, seul Arthur répond à sa recherche de colocataires, l’unique solution qui s’offre à lui pour rester dans les remparts privilégiés et cossus de la Souveraine avec son maigre salaire d’antiquaire. Arthur, son dernier adversaire au Sacre, le dernier à pouvoir se vanter de lui avoir mis une raclée avant sa retraite précoce. Contre toute attente se tisse peu à peu entre les deux hommes d’âge mûr une étrange histoire d’amitié, de celles qu’on ne lit que dans les livres perdus, ceux nés au-delà des remparts de la cité pétrie de part et d’autre de béton désuet. Une complicité rare et profonde se noue entre ces deux vétérans de l’arène, leurs histoires douces-amères se marient avec leur humour noir. Ils se comprennent, ces deux gaillards, d’une seule parole, d’un seul regard. De loin, ils ressemblent à un vieux couple. Ils s’aiment bien, même s’ils préféreraient crever plutôt que se l’avouer de vive voix. Alors ils ne se disent rien. Ils ne gâchent rien. C'est un amour muet. C’est comme ça.
four Un soir, Arthur existe, tangible, palpable, présent dans le monde physique. Le lendemain, il n’existe plus, dématérialisé, vaporisé parmi les particules du cosmos. Il n’est pas mort. Il n’est pas vivant non plus. Mort-vivant, peut-être. Les autorités nagent dans le brouillard le plus complet vis-à-vis de cette mystérieuse disparition. Ils ne savent rien, absolument rien. Peut-être qu’Arthur, à l’inverse, en savait trop. Peut-être qu’Arthur ignorait même qu’il en savait trop. Les engeances rebelles de la cité lui viennent à l’esprit. Et si son vieux compagnon, dans les coulisses, avait fait partie de l’une d’elles? Une double vie. Une double mort. Arthur, doublement mort-vivant.
five La nappe de brouillard auréole certes la Souveraine depuis sa fondation, mais le soldat farouche et cloîtré dans son antre la hachure et la mâchure de ses crocs carmins jusqu’à ce qu’il n’en reste plus rien, sinon du vide et du vent prodigués par les hauts dirigeant‧es. Enfin, la vérité, nue. Laide, aussi. La métropole? Une vaste et sinistre expérience scientifique à l’échelle internationale, avec ses caméras voraces sans cesse dirigées vers les rats de laboratoire par milliers rassemblés. Le gouvernement en place? Une hydre aux têtes pantomimes et hypocrites. Lazarus? Un alchimiste distillant son poison dans les réservoirs d’eau, goutte par goutte, pour endormir les consciences. Seule explication possible aux mystères çà et là germés au travers de la pierre grise, comme des veines écarlates.